Plus de moyens pour les forces de l’ordre, restriction des conditions d’accès à la nationalité… La commission des lois du Sénat a fait, jeudi, seize recommandations pour mettre fin à l’augmentation de la violence que connaît le département.
Outre-mer La 1ère avec AFP
•
Publié le 28 octobre 2021 à 18h59,
mis à jour le 28 octobre 2021 à 19h07
« Il est urgent d’octroyer aux forces de l’ordre les moyens de leurs missions », assure la commission dans un communiqué, tout en appelant « à une réflexion sur des améliorations organisationnelles ».
« L’autorité de l’institution judiciaire à Mayotte doit également être renforcée », selon la commission qui estime que le préalable indispensable en est « le rattrapage des moyens alloués à l’administration de la justice dans ce territoire ».
Une « situation migratoire extraordinaire »
Parmi les défis structurels que rencontre la société mahoraise et qui constituent un contexte propice à l’insécurité, la commission distingue la « situation migratoire extraordinaire » à laquelle est confrontée Mayotte.
Pour y remédier, les sénateurs préconisent un « assouplissement des conditions d’interception » des petites embarcations appelées « kwassas », empruntées par les migrants, couplé avec « la restriction des conditions d’accès à la nationalité et au séjour régulier ».
Il faudra également approfondir « la difficile coopération diplomatique avec l’Union des Comores », assurent les sénateurs.
Délinquance « violente et juvénile »
« Un accompagnement des collectivités territoriales à la hauteur de leur engagement dans la lutte contre l’insécurité est également nécessaire », selon la commission qui recommande « la poursuite des efforts engagés par celles-ci dans l’amélioration de l’éclairage public, du recensement, ou encore de l’aide sociale à l’enfance ».
Même si des efforts indéniables ont été faits, la réponse des pouvoirs publics à l’insécurité à Mayotte doit être à la hauteur de la dégradation de la situation, liée à une délinquance très violente essentiellement juvénile. Elle doit se traduire par des renforcements des moyens à court terme, mais aussi par une vision à long terme, qui fait encore défaut.
Le Collectif des Citoyens de Mayotte a salué dans un communiqué « le début de prise en compte de la souffrance quotidienne des Mahorais soumis à la terreur et à l’ultra-violence des bandes de jeunes Comoriens en situation irrégulière » que représente ce rapport sénatorial.