Sébastien Le Belzic (à Pékin), édité par Solène Leroux
06h18, le 10 janvier 2022, modifié à
07h51, le 10 janvier 2022
À quelques semaines des Jeux olympiques de Pékin, la Chine s’inquiète d’une brusque flambée des cas de coronavirus. La Chine a ressorti l’artillerie lourde dans le cadre de sa politique zéro Covid pour s’assurer que l’épidémie reste sous contrôle : confinement, dépistage et traçage.
Pour limiter les cas de Covid-19
, les autorités chinoises mènent depuis deux ans une politique stricte. Et payante : officiellement depuis deux ans, le pays a eu 100.000 malades à peine depuis l’apparition des premiers cas à Wuhan
. Mais les mesures sont drastiques, voire brutales. Des millions de personnes enfermées chez elles, testées, re-testées, dans le froid et en pleine nuit, surveillées en permanence par la police et une armée de membres des comités de quartiers, volontaires zélés du Parti communiste … Voilà à quoi ressemble le quotidien dans plusieurs villes de Chine au gré de la découverte de nouveaux foyers d’infection.
Une femme enceinte a perdu son bébé
Ce week-end, c’est la ville de Tianjin à 150 km de Pékin qui oblige 14 millions de ses habitants à se faire dépister et à rester chez eux après la découverte de 20 malades. Cette politique zéro Covid
mène parfois à des situations dramatiques. À Xi’an, une femme enceinte a perdu son bébé à huit mois de grossesse lorsque l’hôpital lui a refusé l’accès, car son test de dépistage était périmé. Une affaire qui a choqué l’opinion publique avec pour la première fois le mea culpa des autorités municipales de Xi’an. « Je voudrais m’excuser auprès de cette patiente, et je présente mes sincères regrets pour les difficultés qu’ont certaines personnes à accéder aux services médicaux. Nous avons manqué à nos devoirs. »
Autres dérives : les portes des appartements cadenassées, les caméras de surveillance ou encore le manque de nourriture
. Et malheur à ceux qui veulent s’échapper et fuir ce confinement : ils risquent au moins 10 jours de prison.